Et si les données devenaient des biens communs ? C’est l’idée centrale au cœur du concept des smart territoires. L’enjeu est de permettre à des territoires de retrouver de l’attrait à la fois pour les investisseurs, mais aussi pour la population. Cela concerne les petites communes dont certaines ont été délaissées, mais également des espaces bien plus grands. Ici, nous faisons le point sur ces espaces connectés qui tendent à prendre de l’ampleur.
Des espaces connectés de plus en plus grands
Les smart territories sont des espaces géographiques avec lesquels on peut interagir, c’est-à-dire un territoire qui agit comme une entité vivante qui évolue pour répondre aux besoins de sa population. Pour cela, il se base sur des systèmes d’information capables d’analyser une grande quantité de données en temps réel. Les données qui sont collectées peuvent provenir de capteurs, mais aussi d’un ensemble d’interactions avec les différents acteurs du territoire par le biais de sources multiples. Lorsqu’on parle de sources, on pense par exemple à des sites internet, à des applications mobiles, ou encore aux réseaux sociaux. Tout cela interagit dans un grand écosystème afin de fournir de l’information avec par exemple, la consommation énergétique ainsi que la température ambiante des lieux accueillant du public, la disponibilité des véhicules partagés, etc. Les smart territories peuvent être complexes. En effet, ils peuvent concerner une ville, une zone métropolitaine ou encore une agglomération. L’un des points centraux est de favoriser la collaboration des différents acteurs participants à la vie de ces endroits afin de résoudre des problèmes complexes tant du point de vue des infrastructures que de la technologie et du développement social, économique ou politique.
Smart cities et smart building au cœur des territoires intelligents
Les smart territories se composent de villes intelligentes qui possèdent souvent des bâtiments intelligents. D’un côté, la ville intelligente est un territoire qui gère les ressources de manière informatisée, qui vise à devenir économiquement durable et autosuffisante sur le plan énergétique, et qui est attentif à la qualité de vie et aux besoins de ses citoyens. La circulation se veut fluide et la mobilité facilitée par le partage de vélos, le covoiturage et l’emprunt de voitures hybrides ou électriques. Pour toutes ces raisons, la ville intelligente est parsemée de capteurs qui génèrent une grande quantité de données. Ces dernières peuvent alimenter en temps réel des services, et permettre aux administrations telles que le secteur public, de les gérer plus efficacement. Ces capteurs sont aussi utilisés dans les smart building. La nécessité de concevoir et de construire des bâtiments intelligents est en lien avec la volonté de réduire la consommation d’énergie et les impacts environnementaux. La domotique permet l’automatisation des fonctions d’un bâtiment, qui devient un écosystème plus ou moins complexe d’appareils reliés entre eux. L’utilisateur a d’ailleurs lui aussi la possibilité de communiquer avec le système et de gérer de nombreuses fonctions comme l’éclairage et le chauffage grâce à une application sur smartphone.
Évolutions récentes dans les smart territories
Tandis que dans un passé proche, on a pu remarquer que le numérique menait à une dépendance des habitants, aujourd’hui on tente de l’utiliser à meilleur escient, c’est-à-dire dans le but de répondre à des besoins. De nos jours, les territoires intelligents sont en pleine transition et tentent de créer des modes de transport respectueux de l’environnement. On peut mentionner la location de voiture de type Autolib’ à Paris, ainsi que le covoiturage ou le prêt de véhicule, mais aussi les transports écologiques comme le tramway. Pour le confort de la population, le numérique est à l’honneur avec l’e-administratif proposé par les organismes du secteur public et la prise de rendez-vous en ligne. Dans le futur, les smart territories miseront sur la participation de tous les habitants.
Projections et futur des smart territories
Certaines entreprises et start-ups commencent à présenter leurs idées en ce qui concerne le futur des smart territories. Comme c’est déjà le cas au sein des smart cities, le covoiturage et le prêt de véhicules sont des concepts qui se développent de plus en plus et qui devraient prendre plus d’ampleur dans l’avenir. Une entreprise a ainsi créé une application permettant de mettre en relation des personnes se déplaçant généralement en même temps pour faire une proposition de covoiturage. Dans le même thème, il serait possible de développer un logiciel afin de trouver facilement et rapidement une place de parking libre dès que quelqu’un se prépare à quitter son emplacement.
En ce qui concerne le domaine du bien-être, on peut mentionner l’idée de l’entreprise Etchy qui est de faire pénétrer la lumière naturelle dans un logement à l’aide de la fibre optique. Partnering Robotics offre un robot qui purifie l’air intérieur de mauvaise qualité en utilisant des filtres. L’esprit de communauté est aussi un élément important dans les territoires intelligents, avec de nombreuses opportunités collaboratives. Dans un futur, il pourra être possible de se connecter à un réseau social entre voisins pour des échanges de biens et de services, ou encore de signaler rapidement tout problème au sein de l’espace public. Dans l’ensemble, le futur du territoire intelligent garde pour objectif de favoriser l’échange et la collaboration, le bien-être et le confort des habitants.